[Roman] Pandore

Pandora
Susan Stokes-Chapman
Éditions Michel Lafon
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Christine Auché
416 pages

Il y a un soupir soudain, un frisson. Qui ne provient pas du fond de la pièce, mais de l’intérieur du vase et Dora entend tout à la fois son appel de sirène, son plaidoyer ténébreux. C’est le chuchotement des vagues, la musique du chagrin, et elle ne peut pas résister.

Londres, 1799. Pandora Blake, créatrice de joaillerie en devenir, vit avec son oncle, Hezekiah. Être vénal et sans scrupules, il n’a pas hésité à s’approprier le prestigieux magasin d’antiquités de son frère défunt pour le transformer en bazar de contrefaçons. Mais comment expliquer qu’un vase antique parmi d’autres rende soudain Hezekiah si nerveux ? Et surtout, pourquoi Pandora est-elle la seule capable d’en soulever le couvercle ? Pour en avoir le cœur net, la jeune femme va enquêter, quitte à déterrer les secrets de sa propre famille.

Une réécriture flamboyante du mythe de Pandore

Dans l’Angleterre georgienne, Pandore relate l’histoire d’une jeune femme en quête de vérité.

Pandora, dite Dora, est élevée par son oncle depuis le décès de ses parents lorsqu’elle était enfant. Arrivée à l’âge adulte et alors qu’elle rêve de s’émanciper en créant des bijoux, elle regrette que son tuteur ait transformé la célèbre boutique d’antiquités de ses parents en repaire de contrefaçons. L’arrivée d’une mystérieuse caisse qu’il lui cache éveille ses interrogations.

Ce roman n’est pas aussi axé sur le fantastique qu’il n’y paraît; à peine le mythe de Pandore sert-il de toile de fond – encore moins en est-ce une réécriture. Cependant, l’autrice nous présente un roman de qualité qui nous entraîne, à un rythme lent, dans ses mystères.

La plume de Susan Stokes-Chapman est une très belle découverte; ses descriptions sont superbes, avec quelques envolées lyriques dont la délicatesse m’a séduite, mais c’est avant tout l’investissement de l’autrice qui épate : le travail de recherche qu’elle a abattu pour la construction de son récit est admirable. Le domaine des antiquités comme la vie londonienne à l’époque georgienne, notamment le sort des classes sociales les plus humbles, sont à ce point développés que l’on se projette dans cette époque avec facilité. Quant à la quête de liberté de l’héroïne, elle éveille tout à fait l’intérêt. Ne manque à cela qu’un peu de rythme, tout comme le personnage masculin principal gagnerait en charisme – les révélations à son sujet n’arrivant que trop tardivement dans le récit pour éveiller l’empathie.

Susan Stokes-Chapman nous offre un premier roman tout à fait réussi. Une romancière à suivre de près !

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