[Roman] Conditionnel

P. M. Lorenz
Auto-édité
620 pages

ebook à 0.99 €

Maman était là, en face de lui. Elle le regardait, en silence.

Il attendait. La réponse. À sa question. « Comment je me suis fait cette cicatrice ? »

Cette cicatrice avait toujours été là, aussi loin qu’il puisse s’en souvenir. Un renflement de chair, à la base de son cou.

Il lui avait posé la question comme ça. Une question innocente. Une question comme une autre.

Il avait compris maintenant qu’il avait posé la question. Celle qui existe dans toutes les familles. Celle que l’on tente de cacher, d’esquiver.

Maman inspira, bougea les lèvres. Les mots sortirent…

Je remercie chaleureusement P. M. Lorenz pour l’envoi de ce livre,
lu dans le cadre d’un Service-Presse

Les choses s’adaptent ou disparaissent. (« Conditionnel »)

Se plonger dans ce roman, c’est accepter de ne pas savoir où l’auteur va nous emmener et être surpris par le voyage. Aussi en dirai-je le moins possible sur l’histoire afin qu’à votre tour, si cette lecture vous tente, vous puissiez ressentir cet étonnement de la découverte et du lâcher-prise.

Décrit par son auteur comme le roman de la rage, nous découvrons le parcours de Joshua, porté par une obsession sans faille de justice et d’absolution, et des êtres qui partagent sa vie.

Il était vivant en se rapprochant de la mort. (« Conditionnel »)

Il m’a fallu un moment pour souffler après cette lecture et trouver les mots. Distribué entre les personnages du jeune, de l’adulte, du vieux et de Maman, ce roman expose cette dualité entre lumière et noirceur qui forgent chaque être humain au cours de son existence. Qu’importe nos espoirs et nos motivations, colère, dépit et frustrations ont tôt fait de s’immiscer en nous, et ce sont des tranches de vies sans artifices que l’auteur entremêle pour nous mener bien plus loin qu’escompté. Le roman de littérature prend alors des accents de science-fiction et c’est tout le processus de découverte du récit qui évolue dans l’esprit du lecteur. Fable complexe dont les tenants et aboutissants sont distillés au compte-goutte tout au long du récit, le romancier parvient pourtant à ne pas se perdre dans ses idées et livre beaucoup sur les différentes facettes des sentiments forgés par la vie. C’est la beauté de la tristesse que P. M. Lorenz met en mots, c’est l’amertume de l’espoir, qu’il développe.

Le capitalisme avait réussi, parce qu’il avait réussi à faire croire à tous que chacun était unique même s’il achetait les mêmes objets, mangeait la même nourriture, s’habillait des mêmes vêtements, adoptait le même style de vie. Le capitalisme avait réussi parce que c’était le seul système économique à ne pas se baser sur un idéal, mais sur l’égoïsme des gens. (« Conditionnel »)

Roman humain sur l’humanité, brutal souvent, de corps et d’esprit, avec ce côté presque primaire, animal par instants, il est d’une justesse magnifique et ne laisse pas indifférent.

Petit bonus :

P. M. Lorenz a écrit un premier roman nommé « Éruptions » qui m’avait déjà séduite. On retrouve ici le style inimitable de cet auteur qui cultive le mystère avec brio.

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