Avertissement
Avant que vous ne découvriez cet article, je tiens à apporter une précision : ce que vous allez lire est une chronique littéraire, comme toutes les autres que j’écris. Bien que j’ai longtemps hésité à lire ce roman, je l’ai fait pour l’histoire qu’il raconte et non pour encourager la mémoire de la romancière, dont je désapprouve au plus haut point les actes commis. Je ne m’étalerai pas davantage au sujet des déclarations de Moira Greyland, ne connaissant pas les détails de cette triste affaire.
The Mists of Avalon
Marion Zimmer Bradley
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Brigitte Chabrol
811 pages
Quand Viviane, prêtresse d’Avalon, arrive accompagnée du grand sage Merlin, Ygerne, femme du duc de Tintagel, ne peut contenir la joie de revoir sa sœur. Mais elle est de courte durée. La Dame du Lac lui annonce sa prochaine grossesse – fruit d’une union avec un autre homme – et le destin de l’enfant qu’elle portera : futur Haut Roi de Grande Bretagne, il unira et protègera les peuples présents sur ses terres ainsi que de leurs croyances contre les assauts des envahisseurs. Consciente de ne pouvoir échapper aux forces d’un inéluctable destin, Ygerne se soumet à la volonté de la Déesse… Mais dans un monde où chacun défend son Dieu et où temps anciens et modernes s’affrontent, la paix entre tous ne pourra régner qu’au prix de nombreux sacrifices.
La légende du Roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde a rarement inspiré un roman d’une telle envergure. Pour la première fois publiée dans son intégralité, l’auteur nous offre ici une nouvelle et fascinante reconstitution de l’un des thèmes romanesques les plus impérissables de toute l’histoire de l’Occident.
La vérité, la seule et unique grande vérité ici-bas, est celle-ci : nous naissons et nous mourons comme ce misérable brin d’herbe qui pousse là, pour rien, entre ces pavés ! (« Les dames du lac »)
Composée des Dames du Lac et des Brumes d’Avalon, cette intégrale nous présente la vaste épopée que représente la légende du Roi Arthur en en ravivant la force féminine.
En donnant voix aux femmes qui ont toujours gravité dans l’ombre des chevaliers de la Table Ronde, Marion Zimmer Bradley centre l’intérêt sur les amours – heureuses et / ou malheureuses – sans pour autant diminuer l’importance des intrigues complexes, exploitant ainsi les différentes manipulations politiques en jeu ainsi que les dissentions religieuses. Cet ouvrage nous relate en effet l’histoire d’un temps révolu, ou sur le point de l’être : les doutes d’un peuple partagé, honorant d’un côté la Grande Déesse et l’île sacrée d’Avalon, tombant de l’autre dans la dévotion d’un Dieu unique régnant sur le monde; les questionnements apportés face aux conflits engendrés par les différentes visions d’une foi tendant vers un même but sont alors passionnant à suivre.
Ceci dit, je dois avouer que j’attendais autre chose de cette lecture, qui n’a pas su me convaincre tout à fait. Si ce n’est la présence d’Avalon, ses mystères et ses rituels païens qui m’ont transportée, le côté fantastique de la légende – sorcellerie, dragon, etc. – sert surtout de toile de fond.
Roman choral, son rythme reste très inégal malgré le fil rouge tissé par Morgane : ainsi Les Dames du Lac parvient à être entraînant et nous accueille dans son univers avec facilité malgré quelques longueurs, quand Les Brumes d’Avalon surprend avec, en début de texte, des chapitres se succédant sans que la cohérence soit bien lisible. Quand aux évènements relatés, il y a du très bon comme du moins bon, et cette impression m’a accompagnée tout au long de ma lecture. Je ne m’étendrai pas plus avant sur le traitement décevant de certains personnages, notamment celui de Guenièvre.
Loin du romantisme que j’escomptais y trouver, Les Dames du Lac se pose en fresque historique, revisitant la légende de manière parfois maladroite. On notera cependant le travail aussi osé que conséquent de la romancière, qui a su pérenniser une atmosphère de mystère dont j’ai aimé m’imprégner.
Encore un peu de magie ?
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